Histoire de la magie

La Magie

La pratique de la Magie prend sa source dans l’âme de notre être. En effet, nous sommes tous issus, depuis l’origine des temps, de la même essence divine. C’est de cette source que proviennent nos intuitions et prémonitions. Autrefois, elle faisait partie de notre vie. Nous vivions harmonieusement et naturellement avec elle. Les événements, les shémas de pensées, les mœurs, les guerres de pouvoir et de religions ont fini par asservir les peuples et s’emparer des esprits par la peur. La Magie a ainsi été pointée du doigt et mise au ban de nos sociétés, à la fois par mésusage et par ignorance.
Elle est considérée aujourd’hui avec méfiance sans créer toutefois la même terreur qu’auparavant, du fait de l’évolution des mentalités. De nos jours, de nombreuses personnes vont chercher dans la Magie les réponses à leurs questions. Ces réponses dépendent bien évidemment des connaissances qui ont été transmises au magicien.

Homonymie

La Magie est d’abord une pratique occulte visant à influencer le cours des événements ou le comportement d’une personne. Par extension, le terme est souvent employé pour désigner toute forme de prestidigitation ou de manipulations visant à donner l’illusion que des phénomènes inédits se produisent.
Le terme est aussi utilisé pour désigner ce qui vient frapper l’imaginaire des gens : on parle de la Magie du Cinéma, la Magie du Cirque etc.

La Magie

– nous employerons une majuscule pour faire la différence avec la prestidigitation – désigne un ensemble de techniques, ritualisées selon des codes de connaissances précis, qui, par un procédé plus ou moins saisissable, permet de produire une altération du réel.

Étymologie du mot « Magie »

L’origine du mot Magie reste très discutée. Certains distinguent la racine grecque magia, tandis que d’autres renvoient aux Perses de la période mazdéenne, chez qui le magoï était une personnalité notable du système religieux du zoroastrisme. D’autres affectent son origine dans le mot akkadien magdim.

Le caractère inexplicable de la Magie

Les pratiques magiques sont censées procéder de lois cosmiques inconnues. Ainsi, les phénomènes apparaissant aux yeux de certains praticiens de la Magie comme de simples résultats du procédé magique semblent aux autres ne pas pouvoir recevoir d’explication rationnelle.

Pour d’autres esprits cartésiens, ces phénomènes sont explicables dans la mesure où ils relèvent :
– D’une coïncidence fortuite, voir d’une synchronicité.
– De l’ignorance ou de la négation de causes physiques identifiables.
– De la psychosomatisation dans le cas de personne affectée physiquement et affirmant avoir été l’objet d’atteinte magique (envoûtement, sortilège)
Ainsi la Magie est fréquemment rangée au rang des superstitions.

Magie blanche et Magie noire

Bien que les adeptes de la Magie Moderne considèrent comme hérésique toute tentative de catégorisation, et affirment qu’il n’existe qu’une seule Magie, l’anthropologie démontre la distinction traditionnelle entre deux sortes de pratiques : la Magie Blanche et la Magie Noire (anciennement : Théurgiques et Goetiques).

La première a trait à l’utilisation de la Magie à des fins altruistes ou préventives lorsqu’elle est pratiquée pour soi. La seconde réfère à une Magie motivée par des objectifs de nuisance, visant par exemple l’échec d’une personne, ou d’un groupe de personnes. Les praticiens de la Magie noire sont néfastes à la société dont ils perturbent l’équilibre. Les praticiens de la Magie blanche rectifient et/ou empêchent ces troubles.

Ainsi les magiciens peuvent agir par l’Ombre dans le cas d’une utilisation égoïste et/ou causant chez autrui, de la souffrance ou agir pour le Bien, dans le cas d’une utilisation altruiste, ne causant de tort à personne.

Certains théoriciens ajoutent à ces deux premières branches une troisième intermédiaire : la Magie rouge, qui fait référence à un usage égoïste poursuivant des buts souvent amoureux ou sexuels, mais pas uniquement, impliquant le contrôle d’une personne. La Magie rouge rapporte ‘quelque chose’ au magicien, tandis que la Magie noire vise avant tout à nuire à un individu.

Les Traditions Magiques

Il existe différents systèmes, ou traditions, magiques. On peut citer pêle-mêle :
– La tradition Rose-Croix
– La Magie énochienne élaborée au XVIe siècle (John Dee)
– La Magie de la Golden Dawn (Institut Occulte du XIXe siècle)
– La Magie dite « thélémite » ( Aleister Crowley)
– La Magie du Chaos
– La Magie vaudou etc.

Principes de l’Action Magique

La pratique de la Magie repose sur l’hypothèse que l’esprit humain peut matérialiser ce qu’il conçoit et qu’il peut donc, par sa pensée, agir et influer sur le monde qui l’environne, si cette intention est bien orientée. Mais comment est-ce possible ? D’après la plupart des savants, le phénomène magique est proprement impossible car sans fondement scientifique avéré. D’après les magiciens, une force secrète permet de passer du monde mental au monde la réalité physique.

La Magie est toujours présentée par ses praticiens comme relevant l’utilisation d’un don permettant d’influencer une cible (le praticien, une tierce personne, un groupe de personnes, etc.). Les adeptes de la Magie contemporaine définissent le rôle des pratiques magiques par le fait de propulser cette force pour influencer la destinée d’un sujet.

La Connexion Psychique

Le praticien établit en effet une connexion psychique avec la personne concernée. Il imagine ensuite cette cible dans la situation exacte qu’il souhaite lui voir arriver. Tout cela se produit du fait d’une visualisation mentale précise et éventuellement aussi de la parole : on parle alors d’incantation.

Cependant, le praticien ne peut rester concentré sur le même objet très longtemps. La nécessaire connexion psychique entre le magicien et sa cible souffre donc cette faiblesse humaine. Pour remédier à cela, les magiciens utilisent des « témoins », des sortes d’objets magiques. Ces derniers, mis en scène au sein d’un rituel, facilitent la connexion et aident la concentration du praticien.

Les Témoins, Outils Magiques

Il en existe deux sortes : les témoins d’action, représentant l’effet désiré, ou encore la situation telle qu’il faudrait qu’elle soit etc. et les témoins-cibles, représentant l’individu ou le groupe d’individus. Tous deux constituent les facteurs de base de l’action du magicien.
Les facteurs de base
– Le témoin d’action qui représente l’effet souhaité
– Le témoin cible qui est constitué de la cible de cette action
– La force du magicien alimentant la connexion entre l’esprit du magicien et le témoin cible.

Les Témoins d’Action

Les témoins d’action aident à la concentration du praticien vers l’effet souhaité. Ainsi, il peut s’immerger dans la visualisation de son objectif. Ils peuvent être constitués de dessins ou de symboles, d’encens, de bougies colorées etc. Ils possèdent une correspondance conceptuelle, archétypale, avec l’effet désiré. Par exemple, dans le cas d’un sort d’amour, le témoin d’action peut-être :
– Une ou plusieurs bougies rouges
– Le dessin d’un cœur
– Le symbole de Vénus, associée à l’amour (en astrologie)
– De l’encens de rose
– De l’huile essentielle de rose etc.

Les correspondances peuvent aussi s’appliquer à la quantité de bougies. Ici, le 15, chiffre de l’amour en numérologie, sera appliqué.
Un témoin d‘action est donc un symbole de l’effet désiré.

Le Témoin Cible

Il s’agit d’un objet ou sujet représentant la cible de l’opération magique. Il peut s’agir du magicien lui-même, de quelqu’un d’autre, ou encore d’une association, d’un groupe d’individus etc.

Le témoin-cible doit aider le magicien à sa tâche. Ainsi, la force émise par la pensée du magicien – tournée vers l’effet désiré grâce aux témoins d’actions – se concentre vers la cible et la connexion psychique s’établit entre le magicien et lui. Le témoin-cible peut être constituer d’un objet que l’on manipule pour produire une « mise en scène » du résultat désiré. Ceci facilite la concrétisation de l’effet souhaité.

Différences Culturelles

Les modes opératoires divergent selon les cultures. Les pratiques des sociétés « primitives » et celles des milieux ruraux d’Europe usent de dagydes et d’effigies, sans utiliser de témoins d’action. Les traditions magiques d’Occident, quant à elles, férues de symbolisme, utilisent de nombreux témoins d’action (bougies et encens par exemple).

Magie et Religion

Nous pouvons nous demander, lequel de ces deux phènomènes précéda l’autre ? Et en quoi le Magie prit part à l’essor de la Religion et inversement ?

James George Frazer (1854-1941) détaille le possible passage de l’humanité par trois stades : la Magie, la Religion, la Science, chacun de ces stades simplifiant et rationnalisant le précédant, sous la bénédiction d’un hypothétique « progrès ».

Dans la Magie, nous distinguons deux lois fondamentales :
– Le semblable appelle le semblable : Loi dite de Sympathie
– Ce qui a été mis en contact continue d’agir à distance : Loi dite de Contagion

Edward Tylo (1832-1917), rejetant la catégorification Magie / Religion préfère parler de « surnaturel ».
Durkheim (1858-1913), quant à lui, considère que la Magie, contrairement à la Religion, ne prête guère à des manifestations collectives.

P.M. Malinowski (1884-1942) nourri quant à lui l’opinion d’une Magie pragmatique, répondant à des buts individuels précis et caractérisée par un certain souci d’efficacité. La Religion, elle, est plus abstraite et désintéressée. Les deux, cependant, remplissent une fonction apaisante pendant des périodes de troubles.

Claude Lévi-Strauss délaissait la distinction Magie / Religion pour anaylser les dissemblances entre Magie et Psychanalyse. La Magie est en ceci ressemblante à une science qu’elle cherche à avoir une action sur les éléments. Il disait par exemple : « La Religion contient nécessairement de la Magie et la Magie contient nécessairement de la Religion ».

Evans-Pritchard préfèrait ne pas succomber à un découpage trop rigide entre la Magie et la Religion, les deux phénomènes devant être placés dans un contexte social plus général. Les classifications ont en effet tendance à rigidifier nos représentations de la réalité.

Histoire de la Magie dans le Monde Occidental
Dans la Grèce antique, la Magie référait à trois champs d’expérience
– La « maghéia », la Magie proprement dite qui correspondait à un ensemble de pratiques mystiques d’origine orientale. Son versant théorique se prénommait l’hermétisme et permettait à l’Initié de pénétrer les mystères divins.
– La « pharmakéia » ou pharmacopée, soit l’art de la connaissance des plantes (et de leur usage thérapeutique) et
– La « goétie » ou sorcellerie, soit l’art d’influencer les personnes et le cours des événements.
Dans le dernier tiers du XIX siècle, la Magie acquis une place de premier choix dans les mouvements occultes. Aujourd’hui, la Magie est remise au goût du Grand Public par le biais de l’œuvre de Joanne Kathleen Rowling et son célèbre héros : Harry Potter !